Kara Carmen Velasquez avait toujours habité dans la ville de Lemonfield en Floride. La belle et jeune demoiselle s’y sentait à son aise. Elle avait vécu dans la même maison durant son enfance entière jusqu’à ce qu’elle aille à l’université. Cela faisait que quelques temps qu’elle avait terminé ses études d’infirmière lorsque l’ouragan s’infiltra à travers la ville pour totalement changer leur vie si parfaite. Les parents de Kara étaient morts dans un accident de voiture provoqué par les vents violents de cet enfer et le petit-ami de Kara – Jayson – dormait présentement depuis trois mois dans l’une des chambres de l’hôpital craignant qu’il ne se réveille jamais. La jeune infirmière tentait bien que mal de s’en sortir et de passer à autre chose. Elle avait une vie et ne souhaitait surtout pas attendre après lui – qui risquait de dormir à jamais – si elle rencontrait un homme charmant, elle sauterait sur l’occasion à son tour. Le plus difficile, c’est qu’elle côtoyait celui-ci à l’hôpital à tous les jours. Kara était infirmière et devait le voir à chaque fois qu’elle passait à son étage. Le cœur de la brunette s’emballait à chaque coup, mais elle tenait toujours à garder une force intérieure. Il était rare de voir la jeune Velasquez faiblir. Elle était toujours si vivante et amusante et cachait bien son jeu. Depuis quelques semaines, les deux jeunes sœurs Velasquez avaient quittés leur hôtel pour s’installer dans la partie reconstruire de la maison familiale. Il manquait encore une base à celle-ci, mais pouvaient y vivre sans problème.

Donc, la belle jeune mexicaine roula jusqu’à la maison où elle devait s’occuper de parler un peu avec les contacteurs et également manger en compagnie de sa sœur. Arrivée là-bas, elle marcha jusqu’à la partie vivable de la maison et poussa la porte. « Sœurette ! Je suis là ! J’ai décidé d’amener des saucisses au tofu et aux herbes du traiteur de la 43e rue ! J’espère que tu as faim ! » Dit-elle en voyant sa sœur déjà en train de manger sur le coin du comptoir. Elle serra les dents et s’arrêta de sourire. « Comme je vois, tu as déjà mangé ! Tant pis, je vais pouvoir me goinfrer toute seule ! De toute manière, j’adore ces repas bios contrairement à toi ! » Elle lui fit une grimace et s’installa près de Ivy ouvrant son plat préparé pour commencer à manger. Gourmande comme elle était, Kara allait sans doute manger les deux repas. « Miam ! » Lança t-elle devant la sauce épicée qui venait avec les petites saucisses.

Vivre au jour le jour, c’était la devise des trois quart des gens qui vivaient encore à Lemonsfield, ville de Floride qui avait été dévastée par un ouragan, trois mois auparavant. Simplement, vivre comme si de rien n’était arrivé était quelque peu difficile pour la jeune femme de vingt-deux ans…ses deux parents avaient péris dans un accident de voiture en pleine tempête, son beau-frère Jayson avait été victime d’un accident beaucoup moins prévisible – un mur lui était carrément tombé sur le dos- et plongeait maintenant dans un sommeil comateux depuis cette fameuse journée. Ivy, heureusement n’avait rien eu…enfin physiquement étant donné que psychologiquement tout un cas était à traiter avec la mort de ses parents. Sa sœur non plus n’avait pas été touchée par cet ouragan, physiquement encore une fois et cela semblait les avoir rapprochées quelque peu, se détestant pour mourir à la base. Les deux jeunes Colombiennes prenaient le temps de manger ensemble quelques midis par semaines, puis elles cohabitaient sous le même toit, ce qui était franchement miraculeux.

La jeune femme avalait la bouchée de spaghetti qu’elle venait de se fourrer dans la bouche lorsqu’elle entendit la porte s’ouvrir. ah non merde… Dit-elle, ayant complètement oubliée qu’elles se devaient de manger ensemble aujourd’hui. Seulement ses propos furent rapidement oubliés lorsque la sœur ainée lui expliqua qu’elle était venue les mains pleines de saucisses au tofu et autres trucs complètement répugnants qui ne bourraient absolument personnes! Une moue de dégout se dessina sur les lèvres de la jeune femme qui regarda sa sœur lui tirer la langue. « Comme je vois, tu as déjà mangé ! Tant pis, je vais pouvoir me goinfrer toute seule ! De toute manière, j’adore ces repas bios contrairement à toi ! » Absolument, bourres toi comme tu veux! Dit-elle à voix haute avant d’ajouter : si tu sais que j’aime pas ça, pourquoi tu continues de m’en acheter? un peu moins fort, parlant tout en fourrant une nouvelle bouchée de spaghetti dans sa petite bouche, fronçant les sourcils alors que sa sœur semblait se délecter à la vue d’une sauce rosée qui semblait des plus infecte.

Kara Velasquez avait fait intrusion dans la cuisine très rapidement. Au départ, un grand sourire avait gagné son visage – malgré le malaise qui avait suivit – celle-ci tentait bien que mal de conserver cette joie de vivre qui l’a tenait si bien habituellement. Ivy avait toujours eu tendance à lui répondre sarcastiquement, laissant paraitre du reproche dans sa voix et cette attitude énervait beaucoup l’autre sœur. Kara – quant à elle – tenta de vivre avec. Elle commença à manger, voyant bien que de toute évidence, sa sœur avait déjà commencé à manger du spaghetti et n’était guère intéressée par le repas qu’elle proposait elle-même. « Comme tu es sympathique, Ivy-chérie ! » Dit-elle pleine de sarcasme. Elle soupira et continua à « Comme tu es sympathique, Ivy-chérie ! » manger. En levant les yeux vers sa sœur, ne sachant pas trop quoi lui dire, celle-ci lui posa une question plutôt sèchement, ce qui surprit la femme à nouveau. Elle prit le temps de finir ce qu’elle avait en bouche et ajouta. « Tu me vois manger de la nourriture infecte comme ce que tu es en train de manger, si je mangerais autant de calorie que ce que tu manges, je deviendrais aussi grosse que la femme de ménage qu’on avait eu lorsqu’on était gamine ! » Dit-elle en laissant paraitre un faible sourire, sachant que sa comparaison était légèrement amusante finalement. Velasquez avait toujours eu des bonnes, des servantes et des nounous. Elle adorait ses parents et l’argent ne manquait pas dans la famille à cette époque contrairement à en ce moment-même. Depuis la reconstruction, on dirait que le compte de banque se vidait trop rapidement à son goût. « Ce soir, il y a une comédie musicale à la télé, est-ce que tu veux regarder ça avec moi ? J’ai du popcorn minceur et de l’eau pétillante à la framboise que j’ai achetée en même temps que le diner ? » Demanda-t-elle. Kara souhaitait se rapprocher de sa sœur. Elles vivaient dans la maison familiale alors pourquoi ne pas faire des trucs ensemble. Après tout, elle était l’ainée et devait remettre tout ce qui restait de cette famille sur une bonne raille.